Page:Œuvres de Vauvenargues (1857).djvu/268

Cette page n’a pas encore été corrigée

214 rrmrs gereuse que les autres, rien n’est moins vrai que cela; elle ai Pavantage de concilier l’Écriture avec elle-même et vos propres contradictions; il est vrai qu’elle laisse des obscu- rités;`mais elle n’établit point d’absurdités, elle ne se con- tredit pas. Cependant je sais le respect que l’on doit aux explications adoptées par l‘Église; et, si l'on peut me faire voir· que les miennes leur sont contraires, ou meme qu’elles s'en éloignent, quelque vraies qu'elles me paraissent, j’y 4 _ renonce de tout mon cœur, sachant combien notre esprit, ·sur de semblables matières, est sujet à l’illusion, et que la vérité ne peut pas se trouver hors de l'Église catholique, et du Pape qui en est le chef'. EZ" ntrouss. On dit: si tout est nécessaire, il n'y a plus de vice.- le réponds qu`une chose est bonne ou mauvaise en elle—mème, et nullement parce qu’elle est nécessaire ou ne l'est pas. Qu’un homme soit malade parce qu’il le veut, ou qu’il soit malade sans le vouloir, cela ne revient—il pas au meme? celui qui s’est blessé lui-meme a la chasse n’est-il pas aussi réellement blessé que celui qui a reçu a la guerre un coup de fusil? et celui qui est en délire, pour avoir trop bu, n’est- il pas aussi réellement fou, pendant quelques heures, que celui qui l'est devenu par maladie? Dira·t-on que Dieu n’est point parfait, parce qu’il est nécessairement parfait? Ne faut-il pas dire, au contraire, qu’il est d' autant plus par- fait, qu’il ne peut être imparfait? S’il n’était pas nécessai-

  • Quand on rencontre des passages comme celui-ci, ou Vauvenargues ex-

' cède évidemment sa foi et sa soumission A |'Eg|ise, on serait tenté de croire qu’il a écrit ce Traité dans la meme pensée ironique que les retlexiona inti- tulées Imitation de Pascal (voir plus loin). N’est·ce pas aux théologiens qu’il semble en avoir? et ne voudrait-il pas leur dire : puisque vous soutenez la transmission du péché originel ct la fatalité de la grace, je pars de la, et, ama que vous ayez mot à répondre, je prétends vous conduire a la négation abso- lue de la liberté humaine, sous peine de contradiction tlagrante 7 -— G.