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SUR LE LIBRE ARBITRE.


a nature·n’agissent les uns sur les autres que selon·ses lois ëternelles; et nier leur dépendance, c’est nier leur création; xar il n’y a que l'étre incréé qui puisse ètre indépendant. Iependant l’homme le serait dans plusieurs actions de sa rie, si sa volonte n’était pas dépendante de ses idées; sup- nosition très—absurde et très-impie à. la fois. Je ne veux pas

  • ous.surprendre; médite; bien là.·dessus : faire cesser l’in-

luence des lois de ln création sur la volonté· de l’homme, ompre la chaine invisible qui lie toutes ses actions, n’est—ce sas l‘all`ranchir de Dieu? Si vous faites la volonté tout à. fait ndépendante, elle n’est plus soumises Dieu; si elle est oujours soumise à Dieu, elle est toujours dépendante; rien fest si certain que cela. Comment concevoir cependant ue la créature se meuve en quelque instant que ce soit par ne impression dilférente de celle du Créateur? J'ai prouvé lus clair que le jour combien cela était impossible. Eh I _ ourquoi se révolter contre notre dépendance ? c'est par elle ue nous somme sous la main du_Créateur; que nous sommes rotégés, encouragés, secourus; que nous tenons à l'intini, ' tque nous pouvons nous promettre une sorte de perfection ansle sein de l'Etre parfait. Et d’ailleurs cette dépendance ’eteint point la liberté qui nous est si précieuse; je vous — i promis d’accorder ce qui parait incompatible; suivez-moi onc bien,. je vous prie. Qu'entendez-vous par —liberté? 'est·ce pas de pouvoir agir selon votre volonté? compre- ez-vous autre chose? prétendezwous rien de plus? Non, ous voilà satisfait : eh bien, je le suis aussi. Mais sondez- ous un moment; voyez s’il est impossible que la volonté e l’h0mme soit quelquefois conforme a celle du Créateur; ssurément, cela est très-possible, vous ne le nierez pas.: ependaut dans cette occasion l'homme fait ce que Dieu eut, il agit par la volonté de celui qui l'a mis au monde, nnce contrsdictoirement par vous et par moi, et se déluge par votre bouche t par la mienne? Couvenea plutot qn’il nous laisse L wus deux la liltrté être d'un avis œntx·aire,et ls liberté d'e¤·e du meme; car entln, 'qui m'em- ecëernit absolument d`ètx·e du votre, on qui vous empéchernlt d’ètre du mien Y