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SUR LE LIBRE ARBITRE.


l’un des deux est parfait, parce que la perfection com- end nécessairement une puissance sans bornes, étemelle, nterruptible, et qu'e1le ne serait pas telle, si tout ne lui tit pas soumis. Ainsi Dieu serait imparfait sans la dé- ndance des hommes : cela est plus clair que le jour. r — Personne, dites-vous, ne doute d'un principe si cer- n ; — cependant ceux qui soutiennent que la volonté peut nt, etqu’elle est le premier principe de toutes nos actions, xx-là nient, sans y prendre garde, la dépendance des mmes a l’égard du Créateur '. Or, voila ce que j'attaque, Llà l'objet de ce discours; je ne me suis attaché à prou- r la dépendance de la volonté à. l' égard de nos idées, que ur mieux établir par la notre dépendance totale et con- ue de Dieu. Vous comprenez bien par la que j'établis ssi la nécessité de toutes nos actions et de tous nos désirs. ` D « · n . Tune conséquence si juste ne vous ellarouche p01nt ; je êtends vous montrer que notre liberté subsiste malgré se nécessité; je manifesterai l'accord et la solution de ce »ud, qui fera disparaitre les ombres qui peuvent encore us troubler. Mais, pour revenir a présent au dogme de la dépendance, ` nment se peut-on figurer les hommes indépendants? Leur rrit n'est-il pas créé, et tout être créé ne dépend-il pas · s lois de sa création'? Peut-il agir par d'autres lois que · La volonté dans l'homme ne détruit pas sa dépendance A I’égard du · gœur, car, quelque libre uelge q¤'il flllû de cette volonté, il n’en reste moins qu’i| la tient du Créateur, et, A ce titre, la dépendance subsiste. uteur suppose qu'un seul acte indépendlnt, produit par la creature, de- rait Pindépcndance absolue du Créateur, parce qu'il la bornerait ou la pcndrait, ne fût-ce qu'un instant. On pourrait lui répondre: Sl vous nie: Phomme soit libre, vous accordez du moins qu’il existe, c'est-L-dire qn'il pas d'un certain nombre de jours que Dieu lui délègue, et vous n'oseriex tenir que, par le fait seul de cette délégation, Dieu cesse d'ètre etemel; si vous oédez sur ce point, il faut céder sur I'autre; car pourquoi la part Liberté que Dieu nous laisse bcrnerait-elle son indépendance souveraine, si xart de durée qu’il nous accorde n'entame pas son éternité? — G. ` Var.: ·· L'homme est visiblement dans cette dépendance; ses actions r0urraient·elles lui appartenir, lorsque son etro mémo ne lui est pas pro- >re‘l Dieu mème ne pourrait suspendre ses lois absolues sur notre ame, sans anéantir en elle toute action; un être qui a tout reçu ne peut agir que par cc qui ini a été donné, ct toutc la puissance divine, qui est intlnis, ne