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DE LOUIS XV.


sité pouvait seule réveiller l'ancienne vertu. Regardez comme, en un moment, Tinsolence de l’ennemi nous a fait jpartout des soldats! A peine il menace en son camp , Thumble laboureur prend les armes , le peuple abandonne ses bourgs, une redoutable jeunesse marche fièrement sur le Rhin. O fleuve! un carnage' subit a vengé vos bords des rapines et des attentats du Croate. Ainsi puissent tous ces brigands, qui s’étaient promis nos dépouilles, trouver leur tombeau sous vos ondes! Et vous, Prince, l’objet de ce dis- cours, puissiez-vous toujours triompher des complots de vos ennemis! puissieuvous tourner à leur honte leur rage impuissante! Trop faible pour continuer l’éloge de vos vertus, je m’arréte à faire ces vœux pour la gloire, pour le bonheur, et pour lerepos de vos peuplent l Action de Chalampé. — (1'étaît la première revanche dc la malheureuse allaire de Dettingerr, et le prelude des deux belles campagnes de HM et du Ubi, sur le llhiu et dans les Pays-Bas. — G. ` • Var. : · O peuples! cessons de nous plaindre d'uu revers de peu de du- · tee. Le Dieu des armés, satisfait, a déja détourné de nous le nuage de sa - colère: une fièvre aigue et mortelle ne ravage plus nos légions; la sante · renalt dans nos camps. Notre inexorable ennemi avait établi sur nos pertes ~ un espoir rempli d’arrogance, et suivait d'uu cnil homicide les traces ef- ~ frayantes que la mort lai ait parmi nous; son ressentiment l‘aveuglait. · louis, offensé dans son trone, a frappé la terre du sceptre, et soudain du ~ fond des hameaux, séjour humble du laboureur, un peuple intrépide a • marché; le berger s‘sst armé de fer, le pauvre a quitté sa moisson, et le • père et le llls, et le frère et l'époux ont volé sur le bord du fleuve, le rem- • part de leurs champs féconde. 0 terre martiale! o cabanes! 0 peuple vrai- · ment redoutable! vaillants milice! jurons sur ce bord, fatal aux brigands • qui s‘étaient promis nos dépouilles, de venger la mort de nos freres! pro- · mettons... 0 manes puissants! entendez ce sement terrible : nous jurons ~ de tremper nos mains dans le sang de vos ennemis. Soufllcz dans nos cœurs · votre audace et votre courage intrépide, combatter cachés dans nos rangs; • si quelqu'rm de nous vous trahit, qu'une ruort soudaine Paccsble! Et vous - dont la cendre repose sous les marbres de Saint-Denis, fortunés guerriers que • la gloire suit dans les horreurs du tombeau; hélas! vous dormez dans la ~ nuit de vos solitaires asiles; un rayon de votre génie confondait tous nos • ennemis; secondes, du sein de la mort,l‘héritier sacre de vos maitres, veil- · les dans ls nuit sur ses camps; faites-y veiller la sagesse avec la valeur · éclairée, et portes le sommeil, la teneur, l'imprudence,_ dans les tentes de • l’ennemî l Que tout tombe, que tout fléchisse au seul bruit du nom de · Louis! Qu'il puisse redonner la loi et la paix A la terre entiere! Trop • faible pour continuer cet éloge de sa vertu, je forme ces vœux pour sa - gloire. »