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\ · \ isa Enoes ‘·_·L Roi, que, si le succès de la guerre n'est pas tel qu’on pouvait ‘ · l'attendre, le seul intéret de l’État et la seule équité l’ont porté al’entr·eprendre; jamais une injuste ambition n'a fait le malheur de ses peuples; non, jamais l'ambition n’a vaincu sa grande âme. Tout l’univers le sait, tant qu'il a pu tenir la concorde parmi les princes, il l’a fait, au prix méme, si j'ose le dire, de sa propre gloire. Vous n'avez pas toujours recherchécet éloge, grand Roi qui l'avez précédé! Votre courage altier, ennemi du repos, vous a quelquefois em- porté. Qui osera blâmer vos erreurs? Vous n’aviez pas les grands exemples que vous avez laissés au Roi inst.ruit par vos expériences et par vos dernières paroles; les tristes suites de l'ostentation et de la gloire n'avaient pas paru à vos yeux. Si vous fussiez né dans les memes circonstances, 0 magnanime héros! sans doute vous auriez régné par les · memes principes et avec les memes vertus. Toutefois, qui peut s'assurer de ce qui se passe dans le : cœur des rois, et de ce qui détermine leu1·s volontés? Un I ordre supérieur à leur puissance dispose à une tin impéné- — ` trable toutes leurs pensées, et conduit par leurs mains a obéissantes le sort des empires. De la ces secrètes misères 3 causées par l’ambition de Louis XIV, au milieu de l’éclat J4 de ses victoires; de la le courage du Roi éprouvé par quel- —·· ques disgraces après une si longue et si surprenante tran- -—· I quillité; de la nos ennemis, tout près d’étre accablés, son- -— tenus, contre l'attente de tout l’univers, par une si puissante EC protection. 0 peuples! ne nous plaignons plus d'un revers de peu .1*1: de durée. Le venin contagieux et redoutable de la maladie se · ne travaille plus nos armées; la mort a cessé ses ravages; ; ; les tombeaux sont fermés; de nouveaux défenseurs se ras-- I semblent sous nos drapeaux. La mollesse avait énervé, danê V le cours d' une longue paix, le courage de la nation, les phi- ‘ sirs l'avaient corrompue, la gloire l’avait enivrée, et l'adver·- L} ~· borne les tnlents et nmollit les peuples, n'est un bien, ul en morale, ni UF ' Z « politique. » — G. [ "