expérience et la raison devraient bien nous dessiller les
eux. Memes inlirmités, memes faiblesses, méme fragilité,
2 font remarquer dans tous les états; méme sujétion à. la
tort, qui met un terme si court et si redoutable aux gran-
eurs humaines. S’il fallait donner un exemple plus frap-
mt de ces vérités, la Bavière et la France en deuil nous
foumiraient. 0serai·je le proposer, et me permettra-t-on
et écart? Un prince s’était élevé jusqu'au premier trône du
onde par la_protection d'un roi puissant'; l’Europe, ja-
use dela gloire de son bienfaiteur 1, formait des complots
tntre lui; tous les peuples prétaient l'oreille,· et atten-
tient les circonstances pour prendre parti. Déjà la meil-
uro partie de l’Europe était —en_ armes ,4ses plus belles
·0vînces ravagées; la mort avait détruit en un moment les
mées les plus redoutables; triomphantes sous leurs rui-
ne , elles renaissaient de leurs cendres; de nouveaux sol-
tts se rangeaient en foule sous nos drapeaux victorieux ;
ms attendions tout de leur nombre, de leur chef ·‘ et de
ur courage. Espérance fallacieuse l Ce spectacle nous im-
osait. Celui pour qui nous avions entrepris de si grandes
aoses touchait à son terme; la mort invisible assiégeait
I On voit que l'auteur parle ici de Charles-Albert, électeur de Bavière, cou-
qmé empereur L Francfort, le sa janvier t7l42, parle secours des armes de
mis XV, sous le nom de Charles Vll. Accablé d'intlrmités ct dénué de ressources
arnosmellm, il fut bientot dépouillé de ce qu'il avait conquis, et ce ne fut que
u- le secours du roi de Prune qu'il put rentrer dans ses États héréditaires,
Munich, où il mourut le 20 janvier i7lt5, dans la quarantœhuitiérue année
- son age.`0n trouva, dit-on, ses poumons, son foie et son estomac gangrenée,
sa pierres dans ses reins, et un polype dans son cœur. — F. S Bienfuiteur porte, non pas sur Europe, mais sur prince qui est plus aut. Dans cette phrase, les rapports de mots ne sont pas assez nets. — G, f- Au mois de janvier 17h5, pendant lequel mourut Charles Vil, un traité union fut conclu à Varsovie entre la reine de Hongrie, le roi d'Anglets-ne et . Hollande. Uambaasadeur des Etats-Généraux ayant rencontré le maréchal 5 Saxe dans la galerie de Versailles, lui demanda ce qu'il pensait de ce misé. Je pense, répondit ce général, que si le Roi mon maître veut me donner nu blanche, j’irut lire ai La Haye Poriginal du traité avant la fn de Panne;. ette réponse n’était pas une rodomontade : le maréchal de Saxe le prouva en ' agnant la bataille de Pontenoi, le il mal i7lt5, peu de temps aprœ l’ouver· are de la campagne. Mais Charles Vll, pour qui l'on combattalt, était déja zaort. Cependant la paix ne fut conclue que plus de trois ans apres cette nort, le i8 octobre Hue. - F. 12 I