Page:Œuvres de Vauvenargues (1857).djvu/218

Cette page n’a pas encore été corrigée

164 DISCOURS SUR LE CARACTERE, &¤. l . . ,. , . apporfàt dans une coquille, disant qu il n y apornt de grand J verre; si je commandais a mon tailleur un habit un peu .1 large, et qulen m'en apportant un fort serré, il m’assurât :. qu` il n'y a rien de large sur la terre, et que le monde mème : est étroit;... j'ai honte d'ècrire de pareilles sottises, mais -1 il me semble que c'est à.peu près le raisonnement de nos a philosophes. Nous leur demandonsle chemin de la sagesse, - et ils nous disent qu’il n'y a que folie; nous voudrions ètre = instruits des caractères qui distinguent la vertu du vice, et — ils nous répondent qu'il n'y a dans les hommes que_ dépra- vation et que faiblesse'. ll ne faut point que les hommes_ , . s'enivrent de leurs avantages; mais il ne faut point qu'ils les — — ignorent; il faut qu’i,ls connaissent leurs faiblesses, pour _ qu'ils ne présument pas trop de leur courage; mais il faut en même temps qu'ils se connaissent capables de vertu, afin qu'ils ne désespèrent- pas d'eux-memes. C’est le but qu’on s'est proposé dans ce discours, et quïon tâchera de ne perdre jamais de vue ·. . . l Var.: · Nous voudrions être encouragés A la vertu, et ils raisonnent A ·· perte de vue sur la faiblesse de l’esprit humain. Penseut.-ils que nous igno- ·· rions cette faiblesse? — Mais, vous-meme, me diront-ils, croyez-vous qu’on « ne sache pas ce que vous dites`? — Pratiquez-le donc, si vous le savez! et · ne m'obligez pas de vous redire ce qu’on vous a dit, et [ce] dont vous « profitez si peu; car, tant que vous parlerez comme vous [le] faites, je · croirai qu’on peut vous apprendre ce que vous croyez savoir, et je vous trai- · terai comme le peuple, qui comprend trè< peu ce qu’il croit, qui fait rarement « ce qu’il sait, et qui emprunte, selon ses besoins, des circonstances et ses · « II'lœ||l'B Gt BNS 0pll’|l0flS. n

  • Cette phrase appartiendrait aussi bien, mieux peut-etre, a un exordc qn‘a

une péroraison. Aussi n’est-il pas sur que ce dernier morceau, dont nous n'osons cependant changer la place, soit bien ici a la sienne. Il nc faut pas perdre de vue que Vauvenargues n’avait publié lui-même qu'une faible partie de son œuvre, et qu’il n’avnit pas mis la dernière main à la plupart des pièces qui ont été données apres sa mort; plusieurs meme se retrouvent dans ses manuscrits I l'état de fragments souvent disséminés, avec de nombreuses variantes, sans que rien indique qu’il eut définitivement arreté |'ordre et la liaison des uns, ou dêfinitivement choisi entre les autres. ll en résulte que le classement de ses œuvres postliumes est embarrassant, par oela même qu’il est arbitraire. - G.