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SUR CETTE NOUVELLE ÉDITION.


des variantes ou des corrections, mais des additions considérables, que j’ai relevées avec soin, et dont le texte de cette édition a profité.

Je n’ai parlé jusqu’ici que des œuvres déjà publiées de Vauvenargues ; il me reste à parler de celles qui, dans ce volume, paraissent pour la première fois ; je dis dans ce volume, et non pas dans le volume supplémentaire, qui doit le suivre, et dont un Avertissement particulier donnera le détail. Elles se composent, sans compter les variantes, de 49 morceaux inédits[1], et de plus de 200 Maximes. J’ajoute que la plupart de ces morceaux ne sont restés inédits, que parce qu’ils sont les plus intéressants peut-être ; presque tous sont d’un caractère tellement intime et personnel, que Vauvenargues ne pouvait songer à les publier, du moins dans la forme où il les a laissés. Je ne crains pas, d’ailleurs, d’annoncer à l’avance que, dans la plupart de ces pages nouvelles, la beauté de la forme se joint à l’intérêt du fond : en y regardant de près, les lecteurs délicats n’auront pas de peine à se convaincre que Vauvenargues était en progrès constant pour le style, et qu’il allait devenir, à coup sûr, un des grands écrivains de notre langue. On reconnaîtra les morceaux inédits aux crochets qui les renferment, dans le courant du volume, et à la Table des Matières : au moyen de ce signe [ ], les lecteurs qui connaissent déjà Vauvenargues, pourront aller au plus pressé, c’est-à-dire aux parties neuves de cette édition. J’avertis, toutefois, que beaucoup de parties ne sont pas désignées comme nouvelles, qui le sont néanmoins, grâce aux versions plus complètes que les manuscrits m’ont fournies. Il n’est pas, peut-être, une page de Vauvenargues, qui, sans parler des menues corrections, ne soit augmentée d’une ou de plusieurs phrases inédites. Dans un premier travail, j’avais signalé, à leur place, ces additions partielles ; mais je me suis aperçu bientôt que leur nombre même en rendait l’énumération fastidieuse, que cette énumération, en multipliant les notes outre mesure, y mettait quelque confusion, et j’ai dû sacrifier l’amour-propre de l’éditeur à la clarté de l’édition.

Dans le commentaire, aussi bien que dans les œuvres elles-mêmes, il y a une partie nouvelle, composée de notes de La Harpe et de Voltaire, que j’ai mises également entre crochets, pour les distinguer de celles qui ont déjà paru dans les éditions précédentes. Les notes inédites de Voltaire ont été recueillies sur l’Exemplaire d’Aix, dont il sera souvent question, et au sujet duquel je dois au lecteur quelques renseignements.

À la Bibliothèque d’Aix, dite Méjanes, du nom de son principal donateur, il se trouve, sous le no 490, un exemplaire de la 1re édition de Vauvenargues, chargé de notes manuscrites. On y lit en tête : « Les notes qui sont à la marge de cet exemplaire, sont de la main de M. le

  1. Au nombre de ces morceaux se trouvent 23 Réflexions sur divers sujets, et 23 Caractères.