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AVERTISSEMENT


souvent réimprimé depuis, sur la vie et les écrits de Vauvenargues, et augmentée d’un assez grand nombre de morceaux inédits. L’éditeur donnait, en outre, des notes de Voltaire et de Morellet, auxquelles il avait joint les siennes[1].

Enfin, en 1821, parut l’édition-Brière, en 3 vol. in-8o, tirée, deux ans après, en 3 vol. in-18, dont un se composait d’œuvres nouvelles.

Ainsi, depuis plus d’un siècle que Vauvenargues est mort, il n’a été publié, en réalité, que trois éditions de ses œuvres, je veux dire celles de 1797, de 1806, et de 1821, les autres, en petit nombre d’ailleurs, n’étant que de simples réimpressions.

Je donne aujourd’hui la quatrième, et voici à quelle occasion : l’Académie française ayant proposé l’Éloge de Vauvenargues, comme sujet du prix d’Éloquence à décerner en 1856, je voulus savoir, dans le dessein où j’étais de prendre part au concours, s’il ne restait pas quelque partie inédite de l’œuvre du moraliste. Je n’eus pas lieu de regretter ma peine ; car, dès les premières recherches, à Paris, et en Provence, patrie de Vauvenargues, les découvertes que je fis[2], dans les dépôts publics et dans les collections particulières, me fournirent bientôt la preuve que l’édition-Brière, la plus complète qui eût paru jusqu’alors, était bien incomplète encore, et, d’ailleurs, souvent fautive ; que le public n’avait guère que la moitié de ce que Vauvenargues a écrit, et que le travail des précédents éditeurs était non-seulement à achever, mais presque entièrement à refaire. Dès les premiers mois de l’année dernière, je tentai l’entreprise ; mais peut-être, rebuté par sa longueur même, ne l’aurais-je pas menée à fin, si le résultat du concours ouvert pour l’éloge de Vauvenargues ne m’eût imposé, envers sa mémoire, une sorte de devoir pieux, dont j’étais tenu à m’acquitter, dans la mesure de mes forces. Aujourd’hui, le travail fait, je viens rendre mes comptes au public.

  1. Quelques années auparavant, l’Académie française avait chargé de l’examen des œuvres de Vauvenargues, au point de vue de la langue et du goût, une commission dont faisaient partie Garat. Destutt-Tracy, Suard et Morellet. Il est probable que les notes de ces deux derniers, dans l’édition dont il s’agit, sont le résultat de cet examen, qui ne fut jamais achevé, mais qui, certainement, avait été commencé.
  2. Aidé dans mes recherches par quelques amis des lettres, j’ai à leur exprimer ici ma gratitude, et à citer, entre autres, MM. Victor Cousin, l’illustre maître ; L. Barbier, conservateur-administrateur de la Bibliothèque du Louvre ; Rochebilière, de la bibliothèque Sainte-Geneviève ; Rouard, bibliothécaire de la ville d’Aix, et Chambry, qui fait, avec la meilleure grâce, les honneurs de sa belle collection de documents et lettres autographes. Quant à M. G. Lucas-Montigny, à qui je dois la cession toute désintéressée d’une longue et importante correspondance entre Vauvenargues et le marquis de Mirabeau, je ne saurais mieux le remercier, qu’en le signalant à la reconnaissance du public.