Page:Œuvres de Vauvenargues (1857).djvu/146

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az nsrmixious inutile dans leur profession. ll arrive aussi que ceux qui gouvernent négligent d’assez beaux génies, parce qu’ils ne seraient pas propres a remplir les petites places, et qu'on ne veut pas leur donner les grandes. Les talents médiocres font plutôt fortune, parce qu'on trouve partout a les em- ployer. 32. — [sua LA nunnra nes noinres.] [Cest une grande simplicité d'entretenir les hommes de ses peines; ils n’écoutent point, ils n'entendent point, quand on leur parle d’autre chose que d'eux-memes. Qu'une grande province soit attaquée et ravagée par Yennemi, que ses habitants soient mines par les désordres de la guerre, et menacés de plus grands malheurs'; c’est un événement dont le monde parle, comme on parle du nouvel opéra, de la mort d’un grand, d’un mariage, ou de telle intrigue rom- pue et découverte. Mais où sont ceux qu'on voie touchés, au fond, de ces misères où tant d'hommes sont intéressés? Le jeu, les rendez-vous, les bals, sont-ils interrompus pendant ces disgràces publiques? Voit-onmoins de monde aux spec- tacles? le luxe et le faste règnent-ils avec moins d’empire . pendant ces désordres? et si les_ calamités d'une nation font si peu d'impression sur le cœur des hommes, comment se- raient-ils touchés de nos maux particuliers? — Tant mieux, dira quelque philosophe; la vie humaine est exposée a tant de maux, que si les hommes ressentaient les aftlictions les uns des autres, ce ne serait sur la terre qu‘un deuil éternel. Ainsi la nature a fait aux hommes un cœur dur, pour alléger les misères de leur condition. Mais s’il en est ainsi, il ne faut point compter sur la pitié des autres; il faut mettre toute sa confiance en soi, et n’espérer que sur son propre courage ‘.] V • Vauvenargues fait sans doute allusion a l'invasion de la Provence par les impériaux et le duc de Savoie; car la même pensée se retrouve dans une lettre qu'il écrit i Saint-Vincens A ce sujet (21 novembre 1'Ibti). Dans oe cas, ce morceau serait de la tin de Uno, ou du commencement de i7b7. — G.

  • Ilapproches de la tin du o' Conseil ai un Jeune homme. — G.