Page:Œuvres de Vauvenargues (1857).djvu/140

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se REFLEXIONS public, dans la seule pensée peut-etre d'a!l`ecter plus d’in- dépendance dans leurs sentiments, et de peur de juger d'a- pres les autres. Ce que l' envie la plus basse n'aurait osé dire, le désir d’etre remarqué le leur fait hasarder avec oon- iiance; mais ils se trompent dans l’espérance qu' ils ont de se r distinguer par ces bizarres sentiments. Je les compare à ces , personnes faibles qui, dans la crainte de paraitre gouver- g nées, rejettent opiniàtrément les meilleurs conseils, et sui- É vent follement leurs fantaisies pour faire un essai de leur R liberté. De tout temps il y a eu des hommes que la peti- 5 tesse de leur esprit a réduits à. chercher pour toute gloire qu de combattre celle des autres, et, quand cette espèce do- u.·.: mine, c’est peut-étre un signe que le siècle dégénère; car rcr cela n’arrive que dans la disette des grands hommes.] id 26. — [sun Les sans nr-: LETTRES '.] [Les grands croient toujours faire honneur aux plus beaux génies lorsqu’ils les admettent à leur familiarité. J’entendS ' dire d’un bel-esprit que les grands lui Ont fermé leur porte = l est-ce donc Fambition des gens de lettres d'avoir l’entrè€ de quelques maisons, et n'y a-t-il plus d’hommes raisonna·* bles parmi eux '( Les grands eux-memes ne seraient·ils I1;) trop heureux que des gens de mérite voulussent bien lei:/V I faire part de leurs lumières 7 et que témoigne ce mépris, s,'î’ non qu’ils ne sont pas capables de profiter de ces lumièresë? Si ceux qui cultivent les beaux-arts, ou qui travaillent à éclairer le monde par leurs écrits, étaient capables de que`.?/î' que hauteur dans les sentiments; s’ils voulaient, unis pèl la vertu et par l’amour de la vérité et de la gloire, se sotî tenir les uns les autres, ils obtiendraient peut-être du rest1"° des hommes la meme justice qu’ils auraient le courage É se rendre : mais eux—mèmes apprennent aux gens du momî a les mépriser; ils brûlent d'envie contre ceux d’ent1·e etî qui se distinguent; ils se dilfament les uns les autres pa'-?' lcknpprochez des doux Ré/lcziou qui precedent, ct do celles qui suiverîî"