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SUR DIVERS SUJETS.


22. — nu nonnaun. ' Quand on pense que le bonheur dépend beaucoup du caractere, on a raison; si on ajoute que la fortune y est in- différente, c’est aller trop loin; il est faux encore 'que la raison n'y puisse rien, ou qu’elle y puisse tout. On sait que i le bonheur dépend aussi des rapports de notre condition avec nos passions: on n'est pas nécessairement heureux par l’accord de ces deux parties; mais on est toujours mal- heureux par leur opposition et par leur contraste ; de meme la prospérité ne nous satisfait pas infailliblement; mais Yadversité nous apporte un mécontentement inévi- table; ` Parce que notre condition naturelle est misérable, il ne s’ensuit pas qu’elle 1e—soit également pour tous; qu’il n'y ait pas dans la même vie des temps plus ou moins agréa- Ibles, des degrés de bonheur et d'aflliction: donc les cir-' <:0nstances dillérentes décident beaucoup, et on A tort de condamner les malheureux comme incapables, par leur ca- ractère, de bonheur. ' 23. — L’¤0uIz venrunux ntrsxnr ran son cams. . Quand je trouve dans un ouvrage une grande imagina- iion avec une grande sagesse, un jugement net et profond, des passions très-hautes mais vraies, nul elfort pour paraitre grand , une extreme sincérité, beaucoup d’éloquence, et- ]1oint d’art que celui qui vient du génie; alors je respecte ]’auteur, je l'estime autant que les sages ou que les héros <;u'il a peints. JTaime a croire que celui qui a concu de si grandes choses n’aurait pas été incapable de les faire; la 1'ortune qui l’a reduit à les écrire me paraît injuste. Je m’in- 1`orme curieusement de tout le détail de sa vie; s’il a fait des fautes, je les excuse, parce que je sais qu’il est ditlîcile ~ tre dans le monde, de n'y pas prendre malgré soi une teinture des ridicules • (l0mÃh&I1B et npplaudis: PCISODDG pl'CS(]\lB qui CODBCPVG B0}! CIIBCIÈN îufllmp superficiel. - V.]