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72 RÉFLEXIONS accordent davantage aux hommes riches, puisqu'ils ne con- testent pas a leurs neveux la possession de_ leur fortune bien ' ou mal acquise. Mais le peuple en juge autrement; carau lieu que la fortune des gens riches se détruit par la dissi- pation de leurs enfants, la considération de la noblesse se conserve après que—la mollesseen a souillé la source. Sage institution qui, pendant que le prix de l’intérét se consume et s'appauvrit, rend la récompense de la vertu éternelle et inelïaçablel Qu’0n ne nous dise donc plus que la mémoire d'un mérite éteint doit céder àdes vertus vivantes : qui mettraile prix au mérite? (2'est sans doute a cause de cette ditliculté,que les grands qui ont dela hauteur, ne se fondent que sur leur naissance, quelque opinion qu’ils aient de leur génie. Tout cela est très-raisonnable, si l’on excepte dela loi commune de certains talents qui sont trop au-dessus des règles. _ 10. — son LL ronrmva. · Ni le bonheur ni le mérite seul ne font l’élévation des hommes; la fortune suit l'occasion qu’ils ont d'employer leurs talents. Mais il n'y a peut-étre point d'exemple d'un homme à qui le mérite n'ait servi pour sa fortune ou contre l'adversité; cependant la chose a laquelle un homme am- bitieux pense le moins, c’est à. mériter safortune : un enfant veut étre évêque ', veut étre roi, conquérant, et a peine il connait l'étendne de ces noms. Voilà la plupart des hom- mes; ils accusent continuellement la fortune de caprice, et ils sont si faibles qu'i1s1ui abandonnent la conduite de leurs prétentions, et qu’ils se reposent sur elle du succès de leur ambition. · ` M. — comme LA vmrrn. ` La chose du monde la plus ridicule et la plus inutile, c’est de vouloir prouver qu'on est aimable, ou que l’on a de l’esprit. Les hommes sont fort pénétrante sur les petites • [Cela manque de logique. — V.]