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70 REFLEXIONS les jeunes gens, chez les femmes, chez les vieillards, che: les hommes ds tous les états, dans les cabales et dans les partis? qui nous gouverne nous-memes? est·oe l'esprit ou le cœur 2 Faute de faire cette réflexion, nous nous étonnons de l’élévation de quelques hommes, ou de l’obscurité de quelques autres, et nous attribuons à la fatalité ‘ ce dont nous trouverions plus aisément la cause dans leur carac- ' tère; mais nous ne pensons qu'à 1'esprit, et point aux qua- lités de l'â.me. Cependant c’est d'elle avant tout que dépend notre destinée: on nous vante en vain les lumières d'une belle imagination; je ne puis ni estimer, ni aimer, ni haïr, ni craindre ceux qui n'ont que de l' espirt. 7. —— nes normes. Le faux en luî·mème nous blesse et n’a pas de quoi nous toucher. Que croyez·vous qu'on cherche si avidement dans les fictions? l'îmage d'une vérité vivante et passionnée; nous voulons de la vraisemblance dans les fables méme, et toute fiction qui ne peint pas la nature est insipide. Il est vrai que l'esprit de la plupart des hommes a si peu d’assiette qu’il se laisse entrainer au merveilleux, surpris par Fapparence du grand. Mais le faux, que le grand le1u· cache dans le merveilleux, les dégoùte au moment qu’il se laisse sentir; on ne relit point un roman. . J'excepte les gens d'une imagination frivole et déréglée, _ qui trouvent dans ces sortes de lectures l’hist0ire de leurs pensées et de leurs chimères. Ceux·ci, s'ils s’attachent a écrire dans ce genre, travaillent avec une facilité que rien n’égale; car ils portent la matière de l’ouvrage dans leur fonds; mais de semblables puérilités n'ont pas leur place · dans un esprit sain; il ne peut les écrire, ni les lire. . Lors donc que les premiers s'attachent aux fantomes qu’on_ leur reproche, c’est parce qu’ils y trouvent une •GRapprochez de ce panags la !'I• Réilemîon (eur |'lmpui¤a••e• du mérite).