Page:Œuvres de Vauvenargues (1857).djvu/122

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sa usrrnxious _ tion de notre esprit; effet purement surnaturel, et qui n’appartient qu'à la religion, non à la raison. Mais il est des erreurs que la prudence ne veut pas qu'on appro- fondisse '. ` · · ' . h. —- on IA cnarxruos mns ramcxrzs. Nous nous étonnons dela bizarrerie de certaines modes, et de la barbarie des duels'; nous triomphons encore sur le ridicule de quelques coutumes, et nous en faisons voir la force., Nous nous épuisons sur ces choses comme sur des abus uniques, et nous sommes environnés de préjugés sur · lesquels nous nous reposons avec une entière assurance. Ceux qui portent plus loin leurs vues remarquent cet aveu- glement, et, entrant la-dessus en défiance des plus grands principes, concluent que tout est opinion; mais ils mon- trent à leur tour par là les limites de leur esprit. L'etre et la vérité n’étant, de leur aveu, qu’une même chose sous deux expressions, il faut tout réduire au néant ou admettre ` des vérités indépendantes de nos conjectures et de nos fri- voles discours. Or, s'il y a des vérités telles, comme il me parait hors de doute, il s'ensuit qu’il y a des principes qui ne peuvent etre arbitraires: la difîiculté, je l’avoue, est à les connaitre. .Mais pourquoi la mème raison qui nous fait discerner le faux, ne pourrait-elle nous conduire jusqu’au vrai? L’ombre est-elle plus sensible que le corps, l’appa· — rence que la réalité? Que connaissons·nous d’obscur par sa nature, sinon l'erreur? Que eonnaissonsnous d'évident, si- non la vérité? N'est-ce pas l'évidence de la vérité qui nous fait discerner le faux, comme le jour marque les ombres? et qu’est-ce, en un mot, que la connaissance d'une erreur, • [Ce sujet méritait plus de détails.—V.]-Voltaire voudrait, on sent pour- quoi, que Vauvenargues fut ici moins prudent. - La néœnité, la légitimité, ` si I'on peut dire, de l’action, est encore un des points de la morale de Vauvœ nai-gum, et se rattache L sa théorie des passions. ll y reviendra plus d‘une fois, dans ses Ilazimca, et ailleurs. — G.

  • Voyez plus loin Fexplieation du duel dans le Dùomm sur le caractère

des dijférenk rièclu. — G,