Page:Œuvres de Théophile Gautier - Poésies, Volume 3, Lemerre, 1890.djvu/238

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Ah ! quelle peur horrible,
Monsieur, vous m’avez faite !

Géronte.
Monsieur, vous m’avez faite !Allons ! rassure-toi ;
Je vais en quatre mots dissiper ton effroi :
Ce chapeau, qu’il suffit d’ôter et de remettre,
Me fait à volonté paraître et disparaître !

Marinette, à part.
Feignons d’être timide et jouons l’embarras.

Géronte.
La place que tu veux, mon enfant, tu l’auras.

Marinette.
Vous étiez là, monsieur ? Vous m’avez entendue ?…
Le trouble…, la pudeur… Ah ! je suis confondue !

Géronte.
Ton dévouement pour moi s’est fait connaître ainsi.

Frontin.
Pendant que nous voilà, si nous tentions aussi,
Avec ce talisman, une autre expérience,
Pour savoir ce qu’Inez sur votre compte pense ?

Géronte.
Pourquoi faire, Frontin ? Je ne suis pas aimé !

Frontin.
Si, vous l’êtes. Le cœur est un livre fermé ;
Il faut qu’il soit ouvert pour qu’on y puisse lire.

Marinette.