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Née au désert, ma cavale
Sur les blés, dans les sillons,
Volerait, des vents rivale.
        Fuyons ! fuyons !

                 AHMED.
Au désert infranchissable,
Sans parasol pour jeter
Un peu d’ombre sur le sable,
Sans tente pour m’abriter...

                KADIDJA.
Mes cils te feront de l’ombre ;
Et, la nuit, nous dormirons
Sous mes cheveux, tente sombre.
        Fuyons ! fuyons !

                 AHMED.
Si le mirage illusoire
Nous cachait le vrai chemin,
Sans vivres, sans eau pour boire,
Tous deux nous mourrions demain.

                KADIDJA.
Sous le bonheur mon cœur ploie ;
Si l’eau manque aux stations,
Bois les larmes de ma joie.
        Fuyons ! fuyons !