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II

AUX MÂNES DE L’EMPEREUR[1]


15 DÉCEMBRE 1840


QUAND SOUS l’arc triomphal où s’inscrivent nos gloires
Passait le sombre char couronné de victoires
Aux longues ailes d’or,
Et qu’enfin Sainte-Hélène, après tant de souffrance,
Délivrait la grande ombre et rendait à la France
Son funèbre trésor,

Un rêveur, un captif derrière ses murailles,
Triste de ne pouvoir aux saintes funérailles

Assister, l’œil en pleurs,
Dans l’étroite prison sans échos et muette.
Mêlant sa note émue à l’ode du poète,

Épanchait ses douleurs : —

  1. Ce morceau n’est rien autre chose que la traduction littérale, en vers, d’un morceau de prose. Nous avons placé chaque strophe en face de chaque paragraphe, pensant que le public verrait avec intérêt comment le poète a fait entrer dans chacune de ses strophes chaque phrase et pour ainsi dire chaque mot du prosateur.