Page:Œuvres de Théophile Gautier - Poésies, Volume 2, Lemerre, 1890.djvu/17

Cette page n’a pas encore été corrigée

Portail

 
Ne trouve pas étrange, homme du monde, artiste,
Qui que tu sois, de voir par un portail si triste
S’ouvrir fatalement ce volume nouveau.

Hélas ! tout monument qui dresse au ciel son faîte,
Enfonce autant les pieds qu’il élève la tête.
Avant de s’élancer tout clocher est caveau,

En bas, l’oiseau de nuit, l’ombre humide des tombes ;
En haut, l’or du soleil, la neige des colombes,
Des cloches et des chants sur chaque soliveau ;

En haut, les minarets et les rosaces frêles,
Où les petits oiseaux s’enchevêtrent les ailes,
Les anges accoudés portant des écussons ;

L’acanthe et le lotus ouvrant sa fleur de pierre
Comme un lis séraphique au jardin de lumière ;
En bas, l’arc surbaissé, les lourds piliers saxons ;