Page:Œuvres de Théophile Gautier - Poésies, Volume 2, Lemerre, 1890.djvu/134

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Et si parfois mon peuple, qu’on outrage,
En gémissant entre-choque ses fers :
— « Sire ! dormez, me dit-on, c’est l’orage,
Les cieux bientôt vont devenir plus clairs. »

Je puis tout faire, et je n’ai plus d’envie.
Ah ! si j’avais seulement un désir !
Si je sentais la chaleur de la vie !
Si je pouvais partager un plaisir !
Mais le soleil va toujours sans cortège ;
Les plus hauts monts sont aussi les plus froids ;
Et nul été ne peut fondre la neige
Sur les sierras et dans le cœur des rois !


Escurial, 1841.