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Lettre XXXIX

À MONSIEUR LOUIS MEYER S. P. D.,

B. DE SPINOZA.



MON EXCELLENT AMI,


Je vous renvoie par notre ami de Vries 2 la Préface 3 dont vous l’aviez chargé pour moi. J’ai mis quelques notes à la marge, très-peu, comme vous verrez ; aussi me reste-t-il à en ajouter quelques-unes que j’ai mieux aimé confier à une lettre. 1° Vous expliquez au lecteur, page 4, à quelle occasion j’ai composé la première partie de mon ouvrage ; je voudrais qu’à cet endroit, ou dans tel autre qu’il vous plaira, il fût dit aussi que je l’ai composée en deux semaines 4, personne alors ne devant s’attendre à trouver dans cet écrit le plus haut degré de clarté qu’on puisse exiger, et j’espère aussi qu’on ne se laissera pas arrêter par un ou deux passages obscurs qui pourront se rencontrer çà et là. 2° Je voudrais encore que le lecteur fût averti que j’ai démontré plusieurs choses d’une autre façon que Descartes, non certes pour corriger Descartes, mais seulement pour être plus fidèle à l’ordre que je me suis tracé, et pour ne pas accroître le nombre des axiomes ; et c’est aussi pourquoi j’ai dû démontrer plusieurs choses que Descartes se borne à proposer sans démonstration, et en ajouter d’autres qu’il a cru pouvoir omettre 5. Enfin, mon très-cher ami, je