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La pensée et l’étendue, ce me semble, appartiennent à la première catégorie ; l’entendement dans la pensée, le mouvement dans l’étendue, à la seconde.

Voilà, Monsieur, ce que je voudrais obtenir de vous, si vous avez un peu de temps de reste. Agréez, etc.


25 juillet 1675.


Lettre XXXI.

(Réponse à la précédente).


À MONSIEUR **** 1,

B. DE SPINOZA.



MONSIEUR,


Je me réjouis bien sincèrement que vous ayez enfin trouvé l’occasion de me procurer le plaisir, toujours si grand pour moi, de recevoir de vos lettres. Veuillez me donner souvent cette satisfaction : je vous le demande avec instance …. J’arrive aux difficultés que vous me proposez. Quant à la première, je dis que l’âme humaine ne peut connaître que ce qui est enveloppé dans l’idée du corps considéré comme existant en acte, ou ce qui peut être déduit de cette idée ; car la puissance de chaque chose se détermine par sa seule essence (Éthique, Propos. 7, part. 3). Or, l’essence de l’âme (par la Propos. 13, part. 2) est tout entière dans l’idée du corps existant en acte ; et par conséquent, la puissance de penser de l’âme ne s’étend pas au delà de ce qui est contenu dans l’idée de ce corps, ou de ce qui peut en être déduit. Or, cette idée du corps n’enveloppe et n’exprime d’autres attributs de Dieu que l’étendue et