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DE L’ENTENDEMENT.

points toujours dans le même rapport et dans un rapport déterminé à une ligne droite donnée, ou un cône coupé par un plan oblique, de telle sorte que l’angle d’inclinaison soit plus grand que l’angle au sommet du cône ; ou enfin il s’y prend d’une infinité d’autres manières.

VIII. Plus les idées expriment de perfection dans leur objet, plus elles sont parfaites ; car nous n’admirons pas autant l’architecte qui a tracé le plan d’une petite chapelle que celui qui a conçu un temple magnifique.

Je n’insiste pas sur les autres choses que l’on rapporte à la pensée, comme l’amour, la joie, etc. ; car elles ne font rien à notre sujet présent, et ne peuvent même être conçues, si l’entendement ne l’a été déjà : car, ôtez la perception, tout le reste n’est plus.

Les idées fausses et les idées fictives n’ont rien de positif (comme nous l’avons amplement montré) qui les fasse nommer fausses ou fictives ; si elles sont considérées comme telles, c’est seulement par le défaut de connaissance qui s’y rencontre. Ainsi les idées fausses et fictives, en tant que telles, ne peuvent rien nous enseigner de l’essence de la pensée, et c’est aux propriétés positives, précédemment énumérées, qu’il faut la demander, c’est-à-dire qu’il faut déterminer un principe commun d’où résultent nécessairement ces propriétés, de sorte qu’étant donné ce principe, elles suivent nécessairement, et qu’elles soient supprimées, si on le supprime….




(La suite manque.)