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AVIS AU LECTEUR[1]


Ce Traité de la Réforme de l’Entendement que nous te donnons aujourd’hui, cher lecteur, a été écrit depuis déjà longues années. L’auteur a toujours désiré le mener à son terme ; mais d’autres soins l’ont détourné de ce dessein, et la mort enfin l’a forcé de laisser l’ouvrage inachevé. Toutefois, comme il contient un grand nombre de choses utiles autant que belles et qui, j’en suis certain, ne seront pas d’un médiocre secours aux amis sincères de la vérité, je n’ai point voulu te priver de les connaître ; et en même temps il m’a paru convenable d’y joindre cet avertissement, afin que tu sois disposé à l’indulgence pour les obscurités et les négligences de style que tu pourras y rencontrer. Adieu.

  1. Cet avis au lecteur est de Louis Meyer, ami de Spinoza et éditeur de ses œuvres. — J’ajouterai quelques mots : le De intellectus emendatione a été publié avec l’Éthique. Il paraît que ces deux traités ont été composés vers la même époque. Spinoza, dans le De intellectus emendatione, renvoie fréquemment à un ouvrage qu’il appelle Mea Philosophia, et qu’il cite, tantôt comme s’il l’avait terminé, tantôt comme s’il avait seulement dessein ou s’il était en train de le composer. Cette Philosophia est évidemment l’Éthique. — Toutes les notes du De intellectus emendatione sont de Spinoza. Elles témoignent de la juste importance qu’il donnait à ce traité, et de l’état d’imperfection où il l’a laissé. (Note de Saisset)