Page:Œuvres de Spinoza, trad. Saisset, 1861, tome III.djvu/187

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ne trouvons rien en elles, à ne considérer que leur essence, qui pose nécessairement leur existence ou qui nécessairement l’exclue.

IV. Ces mêmes choses particulières, je les appelle possibles, en tant que nous ignorons, à ne regarder que les causes qui les doivent produire, si ces causes sont déterminées à les produire.

Dans le Schol. 1 de la Propos. 33, part. 1, je n’ai fait aucune différence entre le possible et le contingent, parce qu’il n’était pas nécessaire en cet endroit de les distinguer soigneusement.

V. J’entendrai, dans ce qui va suivre, par passions contraires, celles qui poussent l’homme en divers sens, quoiqu’elles soient du même genre ; par exemple, la prodigalité et l’avarice, qui sont deux espèces d’amour, et ne digèrent point par leur nature, mais seulement par accident.

VI. J’ai expliqué, dans les Scholies 1 et 2 de la Propos. 18, part. 3, auxquels je renvoie, ce que j’entendrais par une passion pour une chose future, présente ou passée.

Mais il convient de remarquer, en outre, que nous sommes aussi incapables de nous représenter distinctement les distances de temps que celles de lieu, passé une certaine limite : en d’autres termes, de même que des objets éloignés de nous de plus de deux cents pieds, c’est-à-dire dont la distance, par rapport au lieu où nous sommes, excède celle que nous nous représentons distinctement, nous semblent également éloignés, de façon que nous les imaginons d’ordinaire comme situés à la même place, ainsi, quand nous venons à nous représenter des objets dont l’existence dans le temps est séparée du moment présent par un intervalle plus long que ceux que nous sommes habitués à imaginer, nous nous représentons tous ces objets comme également éloignés du présent et nous les rapportons en quelque sorte à un seul moment du temps.

VII.