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NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE.



Cette notice comprendra deux parties : je parlerai d’abord des œuvres de Spinoza, puis des écrits publiés sur sa doctrine par ses disciples et par ses adversaires.


I. ŒUVRES DE SPINOZA.

I. Le premier ouvrage de Spinoza est celui qui fut publié sous ce titre : Renati Descartes principiorum Philosophiæ pars I et II, more geometrico demonstratæ, per Benedictum de Spinoza, Amstelodamensem. — Accesserunt ejusdem Cogitata metaphysica, quibus difficiliores, quæ tam in parte metaphysices generali quam speciali occurrunt quæstiones breviter explicantur. — Amstelodami, apud Johannem Rieuwertz, 1663.

Cet ouvrage est un résumé très-bien fait de la philosophie de Descartes. Spinoza l’avait dicté en partie à un jeune homme dont il soignait l’éducation philosophique. Ses amis le pressèrent d’achever ce travail et de le publier. L’ouvrage parut, avec une préface de Louis Meyer, où le lecteur est expressément averti que Spinoza ne lui donne pas sa propre pensée, mais celle d’autrui[1].

II. Le Traité théologico-politique est donc véritablement le premier ouvrage original de Spinoza ; il a été publié pour la première fois sous ce titre :

Tractatus theologico-politicus, continens dissertationes aliquot quibus ostenditur libertatem philosophandi non tantum salva pietate et reipublicæ pace posse concedi ; sed eamdem nisi cu pace reipublicæ ipsaque pietate tolli non posse.

Avec cette épigraphe : « Per hoc cognoscimus quod in Deo manemus et Deus manet in nobis, quod de spiritu suo dedit nobis. (Joan. Epist. i, cap. iv, vers. 13.) Hamb., apud Henricum Kunrath. 1670, in-4o. 233 pages.

  1. Voyez particulièrement le Scholie de la {{abr|Propos.|Proposition} 15, part. 1, et dans les Cogitata, le chapitre xii, part. 2. — Un passage plus remarquable encore est celui-ci ; après avoir défini la substance en général, puis la substance pensante et la substance étendue, selon les sentiments de Descartes, Spinoza ajoute ces lignes significatives : « An vero una et eadem substantia sit, quæ vocatur mens, et corpus, an duæ diversæ, postea erit inquirendum. »