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ne pouvons rien connaître clairement. Or cette définition n’est pas par, ou en elle-même, parfaitement claire. Puisque cependant, pour que nous puissions percevoir clairement et distinctement les propriétés de l’Entendement, il faut que la nature nous en soit connue (comme de tout ce dont nous avons une véritable connaissance), la définition de l’entendement s’éclaircira d’elle-même si nous considérons avec attention les propriétés à lui appartenant dont nous avons une idée claire et distincte. Nous énumérerons donc les Propriétés de l’Entendement et nous les examinerons soigneusement et nous commencerons à traiter de nos instruments natifs.

(62) Les propriétés de l’entendement que j’ai principalement remarquées et que je connais sont les suivantes :

(63) I. Il enveloppe en lui la certitude, c’est-à-dire il sait que les choses sont formellement comme elles sont contenues en lui objectivement.

(64) II. Il perçoit certaines choses, autrement dit, il forme certaines idées absolument, en forme d’autres idées. Ainsi il forme l’idée de quantité absolument, sans avoir égard à d’autres, mais il ne forme pas les idées de mouvement sans avoir égard à l’idée de quantité.

(65) III. Les idées qu’il forme absolument expriment une infinité ; quant aux idées déterminées, il les forme d’autres idées. Ainsi pour l’idée[N 1] de quantité : quand il la perçoit par sa cause, alors il détermine une quantité, comme,


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