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Frères, dût-il en coûter les biens et la vie[1]… au mérite ses couronnes, et ruine à la couvée du mensonge !

LE CHŒUR

Resserrez le cercle saint ! jurez, par ce vin doré, d’être fidèles à ce serment ; par le juge des astres, jurez-le[2] !


LA FLOTTE INVINCIBLE[3].


(D’après un ancien poète.)


Elle vient… elle vient, l’orgueilleuse flotte du Midi : la vaste mer gémit sous elle. Elle s’approche avec un bruit de chaînes,

  1. Au lieu de ce vœu : « Mâle fierté, etc., » le poète en avait d’abord exprimé deux autres, tout différents : « Humanité sur le trône des rois ! un cœur sensible (littéralement un sang chaud) aux juges durs ! »
  2. Dans la Thalie, la pièce se termine par la strophe suivante :

    « Délivrance des chaînes des tyrans ; magnanimité même envers le scélérat ; espérance au lit des mourants ; grâce sur l’échafaud ! Que les morts mêmes vivent ! Frères, buvez et chantez ensemble : « Qu’il soit pardonné à tous les pécheurs, et que l’enfer ne soit plus ! »

    « LE CHŒUR. Une heure d’adieu sereine ! dans le linceul doux sommeil ! Frères… une sentence bénigne de la bouche du juge des morts ! »

  3. L’Armada de Philippe II, roi d’Espagne. Schiller publia d’abord celte ode, comme il l’appelle lui-même, dans une note se rapportant à un Précis histo