Page:Œuvres de Schiller, Poésies, 1859.djvu/433

Cette page n’a pas encore été corrigée

LE CHŒUR

Que tout ce qui habite le grand cercle terrestre, rende hommage à la sympathie ! Elle nous guide vers les astres, où s’élève le trône de l’Inconnu. Tous les êtres boivent la joie aux mamelles de la Nature. Tous les bons, tous les méchants suivent sa trace semée de roses. Elle nous donna les baisers, la vigne ; un ami éprouvé jusqu’à la mort. Le plaisir est le partage du vermisseau, et le chérubin est debout devant Dieu.

LE CHŒUR

Vous vous prosternez, millions d’êtres ? Monde, pressens-tu le créateur ? Cherche-le au-dessus de la tente étoilée, c’est par delà les étoiles qu’il doit habiter.

La Joie, c’est le nom du puissant ressort de la nature éternelle. C’est la Joie, la Joie qui meut les rouages dans la grande horloge du monde. Son attrait fait éclore les fleurs de leurs germes ; du firmament, les soleils ; elle roule des sphères dans les espaces que ne connaît pas la lunette de l’astronome.

LE CHŒUR

Joyeux, comme volent les soleils du Très-Haut par la voûte splendide des cieux, suivez, frères, votre route ; joyeux, comme un héros qui marche à la victoire[1].

De l’éclatant miroir de la vérité la Joie sourit au génie scrutateur. Elle guide le martyr vers la cime escarpée de la vertu. Sur le mont radieux de la foi on voit flotter ses bannières par la fente des cercueils qui éclatent, on la voit debout dans le chœur des anges.

LE CHŒUR

Souffrez avec courage, millions d’etres ; souffrez pour un monde meilleur ! Là-haut, par-dessus la tente étoilée, un Dieu puissant récompensera..

    Der stehle weinend sich aus unserm Bund, on disait : Der stehle weinend sich in unsern Bund, « qu’il se glisse en pleurant dans notre réunion ! »

  1. La première forme de cette strophe était toute différente : « Qui enfanta la merveille des mondes ? Où est le Fort qui la maintient ? Frères… du haut de la tente étoilée, un grand Dieu nous fait signe. »