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souvent une culture trop raffinée du goût, surtout lorsque le progrès moral reste en arrière du progrès intellectuel. Cette classe de connaisseurs ne cherche dans le touchant et dans le sublime que le côté intellectuel : voilà ce qu’ils sentent, ce qu’ils apprécient avec le sens le plus juste ; mais qu’on se garde de faire appel à leur cœur !… L’âge, le trop de culture nous mènent à ce écueil, et rien n’honore plus le caractère d’un homme cultivé, que d’échapper par une heureuse victoire à cette double et pernicieuse influence. De toutes les nations de l’Europe, ce sont nos voisins, les Français, qui penchent le plus vers cet extrême, et nous, en cela comme en toutes choses, nous nous évertuons à suivre ce modèle !