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décréteriez que la nation a aliéné sa souveraineté. » Robespierre observe encore que les articles du comité blessent les premiers principes de la constitution en présentant le roi comme un représentant héréditaire qui exerce le pouvoir législatif conjointement avec les véritables représentants du peuple. Il demande, en conséquence, qu’au mot de pouvoirs soit substitué celui de fonctions ; que le roi soit appelé le premier fonctionnaire public, le chef du pouvoir exécutif, mais point du tout le représentant de la nation ; — et qu’il soit exprimé d’une manière claire que le droit de faire les actes de la législation appartient exclusivement aux représentants élus par le peuple.

Séance du 11 août. — Il insiste à nouveau sur la nécessité de révoquer le décret du marc d’argent.

Séance du 15 août. — Il s’oppose à la présence des ministres dans le corps législatif.

    cette affaire, et il ne rentra pas chez lui, dans la soirée du 17 juin. Roland et sa femme, avec lesquels il était alors en fort bons rapports, lui offrirent un asile chez eux. Mais il accepta de préférence la proposition du menuisier Duplay, chez lequel il ne cessa de demeurer depuis cette époque. — Peu de temps après, pour justifier sa conduite, Robespierre publia une Adresse aux Français dans laquelle il repousse toute participation aux événements du champ de Mars, et il fait une profession de foi très-nettement monarchique. Répondant au reproche dont il avait été souvent l’objet, de chercher à renverser la royauté pour y substituer la république, il déclare hautement n’avoir point partagé, quant à lui, l’effroi inspiré à toutes les nations libres par le titre de roi. Il ne redoute même pas l’hérédité des fonctions royales dans une famille, à la condition toutefois que la majesté du peuple ne soit jamais abaissée devant son délégué, et que le monarque n’ait entre les mains ni assez de forces ni assez de trésors pour opprimer la liberté. Telles étaient ses opinions sur cette matière, et il ajoutait : « Elles peuvent n’être que des erreurs, mais à coup sûr ce ne sont point celles des esclaves ni des tyrans. »