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SUR LES RAPPORTS DES IDÉES RELIGIEUSES ET MORALES AVEC LES PRINCIPES RÉPUBLICAINS ET SUR LES FÊTES NATIONALES.


CONVENTION. – Séance du 7 mai 1794.
(18 floréal an II.)


Citoyens, c’est dans la prospérité que les peuples, ainsi que les particuliers, doivent pour ainsi dire se recueillir

    les factions qui l’attaquent. Le gouvernement révolutionnaire doit aux bons citoyens toute la protection nationale, il ne doit aux ennemis du peuple que la mort.

    » Ces notions suffisent pour expliquer l’origine et la nature des lois que nous appelons révolutionnaires. Ceux qui les nomment arbitraires ou tyranniques sont des sophistes stupides ou pervers qui cherchent à confondre les contraires ; ils veulent soumettre au même régime la paix et la guerre, la santé et la maladie, ou plutôt ils ne veulent que la résurrection de la tyrannie et la mort de la patrie. S’ils invoquent l’exécution littérale des adages constitutionnels, ce n’est que pour les violer impunément ; ce sont de lâches assassins qui, pour égorger sans péril la république au berceau, s’efforcent de la garrotter avec des maximes vagues dont ils savent bien se dégager eux-mêmes.

    » Si le gouvernement révolutionnaire doit être plus actif dans sa marche, et plus libre dans ses mouvements que le gouvernement ordinaire, en est-il moins juste et moins légitime ? Non ; il est appuyé sur la plus sainte de toutes les lois, le salut du peuple ; sur le plus irréfragable de tous les titres, la nécessité.

    » Il a aussi ses règles, toutes puisées dans la justice et dans l’ordre public. Il n’a rien de commun avec l’anarchie ni avec le désordre ; son but, au contraire, est de les réprimer, pour amener et pour affermir le règne des lois ; il n’a rien de commun avec l’arbitraire. Ce ne sont point les passions particulières qui doivent le diriger, mais l’intérêt public. Il doit se rapprocher des principes ordinaires, dans tous les cas où ils peuvent être rigoureusement appliqués sans compromettre la liberté publique. »