les chefs appartiennent à la cause des rois ou de l’aristocratie, et se réunissent toujours contre les patriotes. Les fripons, lors même qu’ils se font la guerre, se haïssent bien moins qu’ils ne détestent les gens de bien. La patrie est leur proie ; ils se battent pour la partager, mais ils se liguent contre ceux qui la défendent…
Quoi est le remède à tous ces maux ? Nous n’en connaissons point d’autre que le développement de ce ressort général de la république, la vertu.
La démocratie périt par deux excès : l’aristocratie de ceux qui gouvernent, ou le mépris du peuple pour les autorités qu’il a lui-même établies ; mépris qui fait que chaque coterie, que chaque individu attire à soi la puissance publique, et ramène le peuple, par l’excès du désordre, à l’anéantissement, ou au pouvoir d’un seul.
La double tâche des modérés et des faux révolutionnaires est de nous ballotter perpétuellement entre ces deux écueils.
Mais les représentants du peuple peuvent les éviter tous deux, car le gouvernement est toujours le maître d’être juste et sage, et quand il a ce caractère, il est sûr de la confiance du peuple…
Nous nous bornerons aujourd’hui à vous proposer de consacrer par votre approbation formelle les vérités morales et politiques sur lesquelles doit être fondée votre administration intérieure et la stabilité de la république, comme vous avez déjà consacré les principes de votre conduite envers les peuples étrangers. Par là, vous rallierez tous les bons citoyens, vous ôterez l’espérance aux conspirateurs, vous assurerez votre marche, et vous confondrez les intrigants et les calomnies des rois ; vous honorerez votre cause et votre caractère aux yeux de tous les peuples.
Donnez au peuple français ce nouveau gage de votre zèle pour protéger le patriotisme, de votre justice inflexi-