C’est Étienne Dumont, de Genève, qui dans ses Souvenirs sur les deux premières Assemblées législatives rapporte le début oratoire de Robespierre aux États généraux. Dans les débats qui s’élevèrent au sujet de la prétention de la noblesse et du clergé de vérifier isolément les pouvoirs, l’archevêque d’Aix, pour détourner l’attention publique, et pour obtenir par surprise une réunion des ordres, était venu dans la salle du tiers s’apitoyer sur les malheurs du peuple et il invita les communes à envoyer quelques députés pour conférer avec ceux du clergé et de la noblesse sur les moyens d’adoucir le sort des indigents.
» Les communes qui voulaient garder leur immobilité, poursuit Étienne Dumont, sentirent le piège, et n’osaient pas rejeter ouvertement une proposition dont le refus pouvait les compromettre aux yeux de la multitude. Un député prit la parole et renchérit sur le sentiment du prélat en faveur de la classe indigente ; mais il jeta un doute avec adresse sur les sentiments du clergé : « Allez, dit-il à l’ar-
— Ce discours fut publié en brochure : Mémoire pour le sieur Louis-Marie-Hyacinthe Dupond, détenu pendant douze ans dans une prison, en vertu d’une lettre de cachet, interdit durant sa captivité, spolié par suite de vexations qui embrassent le cours de plus de vingt ans, Arras, 1789, in-4o de 93 pages. — On a pareillement de Robespierre, avocat à Arras ; Plaidoyers pour le sieur de Vissery de Bois-Valé, appelant d’un jugement des échevins de Saint-Omer, qui avait ordonné la destruction d’un paratonnerre élevé sur sa maison, imprimés en 1783, avec cette épigraphe, tirée de Lemierre :
L’usage appuyé sur le temps
Et les préjugés indociles
Ne se retire qu’à pas lents
Devant les vérités utiles.
Mémoire pour François Deteuf, demeurant au village de Marchiennes, contre les grand prieur et religieux de l’abbaye d’Auchin, Arras, 1784, in-8o de 21 pages.