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Saint-Just d’avoir arrêté les meilleurs patriotes, de vouloir mutiler, détruire la Convention. Billault-Varennes dit que si Robespierre s’est retiré du Comité de salut public, c’est parce qu’ayant fait sa volonté pendant six mois, il y a trouvé de la résistance au moment, où, seul, il a voulu faire rendre le décret du 22 prairial : ce décret qui dans les mains impures qu’il avait choisies pouvait être si funeste aux patriotes ! Tallien dénonce la séance de la veille aux Jacobins : « J’ai vu hier la séance des Jacobins : j’ai frémi pour la patrie ; j’ai vu se former l’armée du nouveau Cromwell, et je me suis armé d’un poignard pour lui percer le sein si la Convention nationale n’avait pas le courage de le décréter d’accusation. » Les deux propositions de Tallien que la Convention décrète la permanence de ses séances jusqu’à ce que le glaive de la loi ait assuré la Révolution et que l’on ordonne l’arrestation des créatures de Robespierre, à commencer par Henriot et son état-major, — sont adoptées au milieu des plus vifs applaudissements et des cris de vive la république.

Billault-Varennes demande l’arrestation de Dumas, de Boulanger, de Dufraisse. Cette proposition est décrétée.

Robespierre insiste pour avoir la parole.

Sa voix est étouffée par les cris de : À bas le tyran ! à bas le tyran !

La parole est donnée à Barère, qui au nom du Comité de salut public, dénonce les efforts pour produire des mouvements dans le peuple, pour saisir le pouvoir national au milieu d’une crise préparée. Les comités se sont demandé notamment pourquoi il existait encore au milieu de Paris un régime militaire semblable à celui qui existait du temps des rois ; pourquoi tous ces commandants perpétuels, avec état-major, d’une force armée immense. Il propose un décret qui est aussitôt adopté, portant que tous grades supérieurs à celui de chef de légion sont supprimés, et que la garde nationale reprendra sa première organisation.