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où je les dénonçais ; ils se disaient mes amis ; ensuite ils m’ont déclaré convaincu de modérantisme : c’est encore la même espèce de contre-révolutionnaires qui persécute le patriotisme. Jusques à quand l’honneur des bons citoyens et la dignité de la Convention nationale seront-ils à la merci de ces hommes-là ? Mais le trait que je viens de citer n’est qu’une branche du système de persécution plus vaste dont je suis l’objet. En développant cette accusation de dictature, mise à l’ordre du jour par les tyrans, on s’est attaché à me charger de toutes leurs iniquités, de tous les torts de la fortune, ou de toutes les rigueurs commandées par le salut de la patrie. On disait aux nobles : C’est lui seul qui vous a proscrits ; on disait en même temps aux patriotes : Il veut sauver les nobles ; on disait aux prêtres : C’est lui seul qui vous poursuit ; sans lui, vous seriez paisibles et triomphants ; on disait aux fanatiques : C’est lui qui détruit la religion ; on disait aux patriotes persécutés : C’est lui qui l’a ordonné, ou qui ne veut pas l’empêcher. On me renvoyait toutes les plaintes dont je ne pouvais faire cesser les causes, en disant : Votre sort dépend de lui seul. Des hommes apostés dans les lieux publics propageaient chaque jour ce système ; il y en avait dans le lieu des séances du tribunal révolutionnaire, dans les lieux où les ennemis de la patrie expient leurs forfaits ; ils disaient : Voilà des malheureux condamnés ; qui est-ce qui en est la cause ? Robespierre. On s’est attaché particulièrement à prouver que le tribunal révolutionnaire était un tribunal de sang, créé par moi seul, et que je maîtrisais absolument pour faire égorger tous les gens de bien, et même tous les fripons, car on voulait me susciter des ennemis de tous les genres. Ce cri retentissait dans toutes les prisons ; ce plan de proscription était exécuté à la fois dans tous les départements par les émissaires de la tyrannie. Mais qui étaient-ils ces calomniateurs ?

« Je puis répondre que les auteurs de ce plan de calom-