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réplique qu’elle a envoyé une adresse où le décret qui mettait en accusation les hébertistes était blâmé. Fouché observe que cette adresse a été envoyée par la société de Moulins, et non par celle de Nevers. Robespierre répond que ces deux sociétés sont voisines l’une de l’autre, que toutes deux conspirent ensemble, que leurs bannières doivent être les mêmes. Fouché observe encore qu’une députation de la société de Nevers est venue à la barre de la société de Paris pour attaquer Hébert. « Il ne s’agit pas de jeter à présent de la boue sur la tombe de Chaumette, reprend Robespierre. Il fallait lui livrer combat avant sa mort. » Enfin, il signale un autre fait ; c’est qu’à Nevers on a mal accueilli la fête de l’Être Suprême « qui a sauvé la liberté, en la mettant sous la garde de la probité. » On a dit : « La Convention a été trompée par des modérés ; pour nous ne changeons pas de conduite et de sentiment, et proposons toujours les mêmes principes. Et alors on a continué à prêcher l’athéisme. » L’indignation dont Robespierre lui-même était pénétré en disant ces derniers mots, passe dans tous les cœurs, et elle éclate par de violents murmures.

Le 1er juillet (13 messidor) Robespierre dénonce, aux Jacobins, les nouveaux conspirateurs : « Il est temps que la vérité fasse entendre dans cette enceinte des accents aussi mâles et aussi libres que ceux dont cette salle a retenti dans toutes les circonstances où il s’est agi de sauver la patrie. Je dénonce ici aux gens de bien un système odieux qui tend à soustraire l’aristocratie à la justice nationale, et à perdre la patrie en perdant les patriotes ; car la cause de la patrie et celle des patriotes, c’est la même chose. De tout temps les ennemis de la patrie ont voulu assassiner les patriotes au physique et au moral. Aujourd’hui, comme dans tous les temps, on s’efforce de jeter sur les défenseurs de la République un vernis d’injustice et de cruauté ; on dénonce comme des attentats contre l’humanité la sévérité employée contre les conspirateurs. Celui qui protège et favorise ainsi les aristocrates