Page:Œuvres de Robespierre.djvu/136

Cette page a été validée par deux contributeurs.

des opprimés ?… Des épouses vertueuses et républicaines prennent une route bien différente ; elles s’adressent en particulier et avec modestie à ceux qui sont chargés des intérêts de la patrie. Pourquoi vient-on avec ce grand appareil ?… » On voudrait faire rétrograder le mouvement révolutionnaire ; on voudrait faire croire que les patriotes sont persécutés ; jamais un innocent n’a en vain réclamé la justice de la Convention. Robespierre propose que les Comités de salut public et de sûreté générale nomment des commissaires pour rechercher les moyens de mettre en liberté les patriotes qui auraient pu être incarcérés. Les noms de ces commissaires demeureront inconnus du public pour éviter les dangers des sollicitations. « Cette mesure débarrassera les antichambres des Comités de sûreté générale des intrigantes qui l’assiègent ; et nous ne verrons plus les épouses vertueuses des citoyens patriotes gémir, confondues avec les femmes méprisables que l’aristocratie lâche parmi nous. » Le décret proposé par Robespierre est adopté au milieu des applaudissements.

Séance du 25 décembre (5 nivôse], — Robespierre fait, au nom du Comité de salut public, un rapport sur les principes du gouvernement révolutionnaire.

Séance du 26 décembre (6 nivôse). — Conformément à la proposition de Robespierre, dans la séance du 20 décembre, Barère, au nom du Comité de salut public, présente un décret, établissant qu’il serait formé dans le Comité de salut public une section chargée exclusivement de l’examen et du jugement des motifs d’arrestation des citoyens incarcérés par les Comités de surveillance, en exécution de la loi du 7 septembre sur les suspects. — Robespierre déclare que ce projet est entièrement contraire à l’esprit de sa proposition : « Elle ne demandait pas qu’une partie du Comité fût uniquement occupée des sollicitations de l’aristocratie. Deux membres, dans les moments de loisir, dans des circonstances favorables, sans être importunés, auraient re-