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saire ; elle a de la grandeur, elle doit donc vous plaire. Cette mesure est généreuse, elle est propre à toucher une nation qui peut se croire outragée, mais qui est magnanime. Députés, citoyens, hommes, votre Comité de salut public ne découvre pas d’autre moyen de sauver la France… Chaque otage que vous enverrez à un département prêt à s’indigner et à se diviser, est une chaîne sacrée par laquelle vous le retenez lié à Paris et à toute la France. » Cette proposition, appuyée par Danton, fut d’abord accueillie avec enthousiasme. Couthon, un des membres qui avaient motivé le décret d’arrestation, se présenta pour aller à Bordeaux. Mais Robespierre repoussa ce projet comme « de nature à réveiller de dangereuses impressions, à troubler la tranquillité qui désormais doit régner dans cette assemblée et dans toute la république. » La France était asservie aux manœuvres des aristocrates, il ne fallait pas désarmer la révolution. — « Est-ce dans le moment où vous n’avez pas assez de vertu, de sagesse et d’énergie, pour dompter tous les ennemis extérieurs et intérieurs de la liberté, que vous devez chercher à comprimer le zèle, l’effervescence même du patriotisme ? Est-ce dans le moment où les traîtres s’agitent de toutes parts, que vous devez supprimer les comités de surveillance, les comités révolutionnaires que le peuple, fatigué de trahisons, a choisi pour déjouer les complots, et opposer une force active aux efforts de l’aristocratie ? » Quant au point relatif à de prétendus otages : « Je ne crois pas, dit-il, que cette idée mérite une discussion. »

Séance du 13 juin. — Il fait approuver la conduite de la Commune de Paris, dans l’affaire du 31 mai.

Séance du 16 juin. — Il demande que l’on prenne des mesures énergiques contre les conspirateurs girondins : « Jusqu’à ce que cette faction soit écrasée, anéantie, nul homme ne pourra être impunément vertueux. Sortez de la léthargie où vous êtes, écrasons tous nos ennemis… Je demande que vous fassiez une adresse au peuple, où tous