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Cæruleos Isterque cinus jam pandit, et ingens
Assurgit rapidis toto tibi corpore ab undis,
Populeæ vitta comptos dans frondis honores,
Stipat et Herculeæ lauro tibi texta coronæ.
Vertice te arrecto venientem prospicit arctos,
Semper et ut videat, semper fugit æquore tingi,
Audiit hanc famamque tuam, comitisque poetæ
Elysium vaga per magnum Nasonis ut umbra,
Sarmaticum exilium dixit solata Corinnæ
Delitias, lingua
Henrici favitque trophæis.





IN HENRICI


REGIS POLONIÆ INVICTISSIMI


ET PORTÆI EJUS POETÆ ELEGANTISSIMI


E GALLIA DIGRESSUM


JO. AURATUS[1] POETA REGIUS


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Gallia quem genuit, quem omni perfecit alumnum
Virtute
Henricum : cujus nutricia quondam
Præmia magna quidem cepit, majora sed olim
Sperabat : regni sceptra ad moderanda Poloni

  1. Jean Dorat ou Daurat, poëte et savant, né dans le Limousin, d’une famille ancienne. Il s’appelait en réalité Dinemandy, mais changea son nom. Après avoir terminé ses études à Limoges, il vint habiter Paris, où on lui confia l’éducation d’Antoine Baïf, et où ses vers lui firent promptement une réputation. François Ier le choisit pour instruire ses pages. Les guerres civiles le forcèrent à prendre les armes ; mais il retourna aux travaux de la paix aussitôt que les circonstances le lui permirent. Il devint le maître de Ronsard, le favori de Charles IX, et mourut le 1er novembre 1588, à plus de quatre-vingts ans.