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Afin que des beautez de ce lieu bien-heureux
Le plus divin sujet tu te puisses eslire.

Des-Portes, c’est le but où tu visois tousjours,
Et croy que tout expres, escrivant tes amours,
Tu choisis Parthenice, Hippolyte et Diane.

Car tous ces chastes noms prédisoient qu’à la fin
Tu devois de tout poinct quitter l’amour profane,
Et d’un plus grave ton chanter l’amour divin.

R. Estienne.


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Qui tulerat myrti nullo non dante coronam
Dum caneret quondam Cyprida pene puer,
Nunc simul ac vitæ
Portæus lustra peregit
Bis tria, vir sequitur quæ magis apta viro :
Æternumque jubet vatum figmenta valere,
Veracem ut vero prædicet ore Deum.

R. Stephanus[1].


  1. Robert Estienne, deuxième fils de Henri Estienne, premier du nom : il était né à Paris en 1503, et mourut à Genève en 1559. Il savait le latin, le grec et l’hébreu, comme la plupart des érudits contemporains. Ayant fondé une imprimerie sous son nom, il prit pour enseigne un olivier. Trois cent quatre-vingt-deux ouvrages sortirent de ses presses, parmi lesquels on compte au moins onze éditions de la Bible. Ces reproductions des livres saints le firent persécuter sous Henri II. Aussi se retira-t-il à Genève, où il embrassa la religion protestante et fut reçu bourgeois en 1556. On lui doit le savant lexique intitulé : Thesaurus linguæ latinæ, dont il fut en même temps l’auteur, l’imprimeur et l’éditeur.