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ANGELIQUE


CONTINUATION DU SUJET DE L’ARIOSTE


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À MONSEIGNEUR LE DUC D’ANJOU


DEPUIS ROY DE FRANCE ET DE POLOGNE


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LIVRE PREMIER


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Je chante une beauté des beautez la premiere,
Le paradis des yeux et la vive lumiere,
Qui comme un clair soleil icy-bas s’espandoit,
Du tans que Charlemagne aux François commandoit ;
Celle qui receloit des attraits pour surprendre
Les braves, qui pensoient contre Amour se deffendre,
Qui surmonta Renaud, Ferragut et Roland ;
Mais, sans aucun soucy de leur mal violant,
Ni de tant de combats qu’ils avoient eus pour elle,
Se fist tousjours connoistre aussi fiere que belle.
Race des dieux de France, honneur de l’univers,
Mon prince, mon seigneur, le support de mes vers,
Laissez un peu la charge où vostre esprit s’applique,
Pour ouyr les regrets de la belle Angelique,