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LA MORT DE RODOMONT


ET SA DESCENTE AUX ENFERS


PARTIE IMITÉE DE L’ARIOSTE, PARTIE DE L’INVENTION DE L’AUTHEUR


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MONSIEUR DE VILLEROY[1]


SECRÉTAIRE D’ESTAT


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Je sens d’un feu nouveau ma poitrine allumée,
Qui ne m’échauffe point d’ardeur accoustumée :
Un subit mouvement que je ne puis donter
Me ravit hors de moy, pour me faire chanter
Je ne sçay quoy d’estrange et difficile à croire,
Quittant de Cupidon le triomphe et la gloire,

  1. Nicolas de Neuville, seigneur de Villeroi, né en 1542, d’une famille récemment anoblie. Son aïeul et son père avaient administré les finances de François Ier. Catherine de Médicis l’employa comme négociateur dans deux affaires importantes, en Espagne et en Italie. Devenu gendre de l’Aubespine, il lui succéda au ministère. Charles IX, qui lui témoignait la plus grande faveur, lui dicta son Traité de la Chasse et son Épître à Ronsard. Il continua de remplir les fonctions de secrétaire d’État sous Henri III, Henri IV et Louis XIII. Villeroi mourut à Rouen, le 22 novembre 1617, pendant un voyage de ce dernier prince en Normandie. On a imprimé plusieurs fois ses Mémoires.