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IMITATIONS DE L’ARIOSTE


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AD PHILIPPUM PORTÆUM


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Non leve forma prior castæ Peneïdi nomen
Et Latonigenæ dura repulsa dedit,
Post tamen in melius mutata cacumine cœlum
Pulsat, et intonsi tempora fronde Dei,
Irarumque Jovis secura, tonitrua temnit
Usque virens fastus in monumenta sui,
Nec, reor, in priscam vellet revoluta figuram
Quæsitæ famæ tristia damna pati.
Cinge, Arioste, comas æternum virgine lauro
Sortem animo hanc revocans ad tua fata refer,
Et versus tandem, nova per miracula, senti

Portæum famæ consuluisse tuæ

P. P.[1]


  1. Ces initiales désignent vraisemblablement Pierre Pithou, l’un des auteurs de la Satire Ménippée. Ce savant jurisconsulte avait vu le jour à Troyes, en 1539, et mourut à Nogent-sur-Seine, en 1596. Il étudia sous Turnèbe et Cujas, fut reçu avocat à vingt et un ans, mais aima mieux donner des consultations que de plaider. Ses opinions calvinistes le forcèrent de quitter momentanément la France, où l’édit de pacification de 1570 lui permit de rentrer. Il faillit périr pendant la Saint-Barthélemy, mais abjura par la suite le protestantisme. Son ouvrage le plus célèbre est son Traité des libertés de l’Église gallicane, réimprimé en 1824 et 1825. Dans un Mémoire aux évêques, il essaya de démontrer qu’ils pouvaient rendre nulle l’excommununication lancée contre Henri IV : aussi le roi le nomma-t-il procureur général au parlement de Paris. On lui doit la première édition des Fables de Phèdre, demeurées jusqu’alors inconnues.