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PARACELSE

Car ce tartre ne s’étend pas (vagatur, ) en bas ou en haut seulement, mais vraiment par tout le corps. C’est pourquoi vous considérerez très attentivement l’origine de la colique dans son chapitre spécial.

Mais une grossière tromperie a été présentée par les anciens dans la description de cette maladie, car il advient souvent que ce tartre a occasionné (moverit, ) une si grande constipation dans les intestins, qu’il y adhère, comme le tartre du vin, se fixe sur la tunique intestinale () et demeure[1], et rien ne peut le chasser, de telle sorte que, ni les purgations, ni les sirops, ni les clystères, ni aucune autre chose ne peuvent lui porter secours. Bien souvent une coagulation est faite, qui, par la longueur du temps et par une superposition constante des parties l’une sur l’autre, s’accroît de telle sorte, qu’à la fin la pierre devient si grosse qu’elle ne peut être évacuée, et qu’elle obstrue violemment le cæcum (monoculum) dans lequel elle s’est développée. Ceci est comme le caillou (silex, )[2] auquel, de temps en temps, un limon (limus, ) adhère après un autre, jusqu’à ce qu’une grosse pierre en soit faite. Car tel est son accroissement aussi dans l’eau ; c’est donc pourquoi, puisqu’il y a tant de gen-

  1. Le texte de 1566 dit : und sich abgeschelet hat auss feiste oder linde der gedärme und sich gehauffet. Forberger traduit : et postea ex pinguedine aut lubricitate intestinorum se segregavit. Palthenius dit également : comme le tartre du vin adhère à certains intestins et à la graisse, et est inséré dans leurs parties molles, et s’accumule ensuite, etc.
  2. Palthenius traduit : Cette génération est semblable au caillou. Forberger ajoute : dans l’eau.