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PARACELSE

dres ; (l’autre en) une autre pierre et une forme ou cause extérieure, comme on l’expliquera plus clairement dans la suite.

Maintenant, sachez que l’Esprit du Sel coagule et forme les Tartres. Il dirige cette coagulation et formation selon le lieu dans lequel il opère. Car il est dans tout le Corps. Il en est de même de l’Esprit du Soufre et de même de l’Esprit du Mercure. Or, ceux-ci n’agissent en rien dans ces excréments et maladies tartriques. Car ceux-ci n’ajoutent ni ne retranchent quoi que ce soit, et ne séparent rien ni ne forment rien. Seul, l’esprit du sel effectue ceci, parce que celui-ci, s’il trouve la matière de la pierre, opère en elle comme une chaleur du soleil ; celle-ci est (comme l’Esprit du Sel) ; si elle trouve une chose mucilagineuse ou visqueuse, elle la dessèche. Et tout ce qui est dans la coagulation, elle l’accomplit parce que c’est là son office. Et, parce que celle-ci n’est pas l’Esprit du Sel, pour cette raison elle ne peut pas changer en pierres les matières lapidaires[1]. Il en est de même des autres pierres. Car il n’est aucune pierre qui ne participe à ceci. Seul, l’Esprit du Sel convertit la matière lapidaire en pierres, c’est-à-dire la conduit dans son ultime matière. On en voit un exemple dans les aliments. Nulle chaleur, nul feu, nulle digestion, ne peuvent réduire ceux-ci en leur ultime matière,mais c’est le ventricule seul de l’homme qui a ce pouvoir[2]. À cause de ceci, beaucoup

  1. Materiæ lapidales, Stein Materien, c’est-à-dire propres à former des pierres.
  2. Le texte allemand de 1566 offre ici une différence assez considérable avec celui de Huser ; il dit : die da nit des weges