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PARACELSE

losophes et qu’ils n’osent pas entrer en lutte contradictoire avec eux, je veux que vous soyez persuadés que tout ce qu’ils édifient[1] est erroné et vain. Car c’est une chose grossière (probosum, ) au Médecin, d’être appelé Médecin, et de se prétendre tel, lorsqu’il est, cependant, ignorant et inexpérimenté dans la Philosophie. De quoi il naît quantité d’erreurs, ce qui vous sera montré très clairement dans la suite.

Et bien que le livre précédent parle et traite de la cause et de l’origine des maladies, cependant il en reste encore une[2] qui agit aussi comme une cause, et qui engendre des maladies de divers genres. C’est, pour vous, une chose très importante que de comprendre et de considérer avec soin que toutes choses, par la Philosophie, contiennent trois substances. Or, en vérité, dans ces trois substances, se trouve une certaine égestion, évacuation ou excrément (egestio, stercus auf excrementum, )[3]. Car rien ne constitue un aliment, qui ne contienne en soi un certain excrément, ou résidu de sa digestion. Or ceci doit être compris plus disfinctement. Toutes choses qui sont, ou qui croissent, contiennent en elles leur propre excrément (stercus )[4]. De même qu’un homme a ceci en lui[5], de même ceci est dans toute chose,

  1. Handlen ; Palthenius traduit : tractant ac moliuntur ; Froberger traduit : agunt.
  2. Palthenius ajoute : outre les précédentes.
  3. La version de Forberger dit : recrementum.
  4. Édition allemande de 1566 : merdum.
  5. Forberger dit : de même qu’un homme engendre en lui l’excrément.