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LIBER PARAMIRUM

) ; et c’est ainsi que (cette maladie) reçut le nom de Danse de Saint-Guy.

Il advint, ensuite, que, peu à peu, cette croyance se propagea, et qu’elle fut également tenue pour une maladie ; et ceux qui aimaient la danse tombèrent aussi dans cette croyance et adhérèrent à cette maladie, de telle sorte que celle-ci se perpétua, dans la suite, avec cette croyance.

De ceci remarquez qu’une notion préconçue () quelconque, que l’un ou l’autre avance, devient une vérité[1] ; ainsi une telle affirmation préconçue donne une telle croyance puissante, qui la rend vraie et l’affermit elle-même. Ainsi viennent beaucoup de maladies, non seulement la danse, mais aussi beaucoup d’autres de ce genre, que l’on ne peut énumérer. Car quelques-uns ont la persuasion qu’ils sont possédés (), au point que cette idée préconçue devient vraie ; ainsi, également, ceux qui s’enorgueillirent () dans la maladie[2] de saint Valentin et qui y tombèrent ensuite.

Ainsi, beaucoup de maladies ont été suscitées, qui adviennent maintenant quotidiennement ; et ces maladies viennent, maintenant, d’une certaine manière, lesquelles n’existaient pas auparavant. Il en est advenu ainsi du mal Français dont ils ont accordé la souveraineté à Saint Denys[3], et autres semblables. Et il en est tout.à fait de même de la Peste ; et la cause principale de (cette maladie) est que le peuple tombe

  1. Force du préjugé, dit Palthenius.
  2. Kranckheit. Palthenius dit à tort : chorea.
  3. Saint Denys fut aussi considéré comme le patron de la rage.