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PARACELSE

mari, que, si quelque chose lui était commandée et l’importunait, elle donnait à croire qu’elle était malade[1], et simulait une maladie à laquelle elle était sujette. Alors elle donnait à croire qu’elle était portée à danser, et prétendait qu’elle ne pouvait pas ne pas danser, parce que rien n’était plus désagréable à son mari que la danse ; et, de là, elle adopta cette attitude, et soutint la ressemblance d’une maladie, sautant, dansant, chantant et bagayant et se mouvant quelque peu[2], et dormant ensuite. Ainsi elle fit accepter ceci pour une maladie, et dissimula de telle sorte qu’elle se moquait également de son mari. Il advint, ensuite, que d’autres femmes adoptèrent une semblable conduite,et s’instruisirent ainsi l’une l’autre ; et il en résulta que le vulgaire tint une telle maladie pour une pénitence, et on imagina de cet indice, une cause qui devait détruire la maladie. Pour cette raison, la foi s’attacha et s’adressa à un Magor[3], esprit païen (ein ) ; mais il ne subsista pas longtemps[4], et ce fut ensuite saint Vit () qui fut l’esprit de foi () et dont on fit un faux dieu (-

  1. Palthenius a amplifié ce passage d’une façon si fantaisiste que nous renonçons à le citer. Forberger a tout abrégé et rendu incompréhensible par les multiples suppressions.
  2. Zablet (?) Forberger a traduit : parum movebat. Pathenius : se secouait par les jointures, ex artubus convellabatur (!).
  3. Magor. Ce terme ne paraît pas avoir été employé par d’autres auteurs que Paracelse. Dans son livre de Morbo Gallico, il parle d’une idole appelée Magorina, et au livre de Vita Longa, il nomme Magorreum un traitement caractéristique. Il nous semble devoir désigner une entité mauvaise, probablement du mot hébreu מגר, renverser, détruire, perdre.
  4. Forberger ajoute : quod christiani quoque hæc assumpserunt.