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PARACELSE

venir[1] au moyen des signes naturels, et fait également que toute aide naturelle est perdue[2]. D’où se produit l’arme que forge la foi. Car si nous pouvons faire le bien, nous pouvons aussi, par elle, faire le mal. Et, de même que la montagne est précipitée dans la mer, l’efflorescence[3] de la foi est renversée. Car la foi peut, en elle-même, produire toutes les espèces d’herbes ; une ortie invisible, une chélidoine invisible, une Trioll[4] invisible. Et ainsi, chaque chose qui croit, dans la nature terrestre, peut aussi apporter la force de la foi. Ainsi la foi peut aussi produire toutes les maladies. Mais il y a une erreur en ceci, un obstacle[5], en ce que Dieu a donné la force et le pouvoir, mais ne permet pas que personne en fasse usage[6]. Nous avons le pouvoir de nous tuer les uns les autres, et de nous susciter beaucoup de maux les uns les autres[7] ; mais

  1. Sich errineren ; Palthenius a traduit : extfricare. Forberger amplifie : colligere aut conjicere speciem morbi.
  2. Verloren. Palthenius a traduit : frustaneum ; Forberger : frustra adhibeatur.
  3. Gewechs. Palthenius a traduit : garmen : Forberger : fructus.
  4. Trioll. Palthenius a omis ce terme, et l’a remplacé par : etc. Forberger l’a omis également. L’édition de Strasbourg, 1616, porte : Triol. Ce terme est inconnu de tous les lexicographes.
  5. Palthenius résume ces deux termes par : differentia ; Forberger dit seulement : impedimentum.
  6. Forberger a ajouté : dans les choses naturelles. Palthenius a déformé ainsi cette phrase : Dieu permet ou prohibe de faire ceci
  7. Forberger ajoute : comme de tuer quelqu’un par le couteau ; puis il supprime toute la suite jusqu’à : car nous sommes comme les esprits, etc. L’édition allemande de 1566 présente cette même différence.